Dans un monde de plus en plus conscient des défis environnementaux, une nouvelle étude frappante révèle que, malgré les efforts mondiaux pour réduire la pollution et protéger nos océans, une quantité alarmante de pesticides y finit chaque année. Au moins 710 tonnes de ces produits chimiques, largement utilisés dans l’agriculture, sont déversées dans les mers et océans de notre planète, menaçant la biodiversité marine et les écosystèmes fragiles. Cet article met en lumière les récentes découvertes de cette étude, leurs implications sur la santé de nos océans et les mesures urgentes nécessaires pour inverser cette tendance dévastatrice.
Pollution par les pesticides : une menace pour nos océans
Les océans sont-ils les décharges des déchets produits par l’industrie agricole ? Une étude récente parue dans la revue Nature suggère que c’est le cas. Pas moins de 710 tonnes de pesticides se retrouvent dans nos océans chaque année. Ces produits chimiques, initialement destinés à protéger les cultures, finissent par atteindre les mers et mettent en danger l’équilibre des écosystèmes marins.
Chaque année, environ 3 millions de tonnes de pesticides agricoles sont utilisées à travers le monde. Mais que deviennent-ils une fois répandus dans l’environnement ? Où finissent-ils ? Ces questions ont été au cœur de l’étude menée par deux chercheurs de l’université de Sydney et un statisticien de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations unies (FAO). Leur analyse de 92 substances actives de pesticides agricoles a révélé une réalité alarmante : une partie significative de ces produits chimiques aboutit dans nos océans, menaçant ainsi la faune marine et les récifs coralliens.
Des pesticides présents dans les principaux bassins versants du monde
En 2015, les chercheurs ont analysé 940 000 tonnes de produits chimiques utilisés dans les 144 principaux bassins versants du monde. Ils ont constaté que 82 % de ces pesticides se sont dégradés biologiquement et 10 % sont restés sous forme de résidus dans le sol. Plus préoccupant encore, ils ont découvert que plus de 7 % de ces pesticides se sont infiltrés en dessous de la zone racinaire, s’accumulant dans les aquifères et entraînant une pollution des eaux souterraines. Environ 0,1 %, soit environ 730 tonnes, ont fini par contaminer les systèmes fluviaux, dont 710 tonnes ont atteint l’océan.
À première vue, 0,1 % peut sembler négligeable, mais il suffit d’une quantité infime de pesticides pour avoir un impact négatif sur l’environnement. Ces produits chimiques se composent à 62,9 % d’herbicides, 26,8 % de pesticides à usage multiple, 9,7 % de fongicides et 0,7 % d’insecticides.
Des dommages sous-estimés pour l’environnement
Les chercheurs ont souligné que leurs découvertes ne représentent probablement que la pointe de l’iceberg. Ils n’ont pas pris en compte les anciens pesticides interdits, ni ceux utilisés en aquaculture ou dans les jardins privés et les espaces verts. De plus, ils estiment que leur calcul concernant les 82 % de pesticides se dégradant biologiquement pourrait minimiser le risque de pollution. En effet, même si ces produits sont dégradables, ils peuvent se décomposer en d’autres substances toxiques et persistantes.
Par exemple, le glyphosate, un herbicide couramment utilisé, se décompose en une molécule appelée AMPA (acide aminométhylphosphonique), qui est à la fois très nocive et résistante. Les chercheurs appellent donc à une attention accrue sur ce sujet inexploré et soulignent la nécessité de stratégies de gestion durable pour réduire l’utilisation de pesticides nocifs.