On compte actuellement 13842 espèces animales sur le territoire français métropolitain et ultramarin. Sur l’ensemble de ces espèces, 2430 (soit 17,5%) sont menacées d’extinction sur une période allant de 20 à 40 ans. Si rien n’est fait pour les préserver, elles viendront augmenter le décompte de 187 espèces déjà disparues ou éteintes.
Nous vous proposons de faire un tour d’horizon des principales espèces menacées. Contrairement aux espèces éteintes dont beaucoup étaient endémiques de différentes régions d’Outre-Mer, le risque actuel ne laisse aucune région de France à l’abri. Focus sur les espaces menacées en France selon la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
Les espèces piscicoles, amibiennes et crustacées.
Selon les statistiques de la liste rouge de l’UICN environ 19% des espèces de poissons d’eau douce sont en voie de disparition. De même, 28% des crustacés et 23% des amphibiens sont également menacés.
Parmi les poissons d’eau douce en voie de disparition, quatre espèces ont une situation des plus préoccupantes.
- L’esturgeon commun d’Europe : cette espèce à connu la plus forte baisse de sa population. Autrefois présente dans quasiment tous les fleuves d’Europe, elle est désormais cantonnée à une toute petite zone géographique : l’estuaire de la Gironde.
- La grande alose : Ce poisson migrateur était lui aussi présent sur toute l’Europe, remontant les fleuves et les rivières pour se reproduire. Malheureusement, ce poisson est en voie de disparition à cause de la pollution des eaux et de la pêche intensive.
- L’anguille d’Europe : cette espèce est en danger en raison de la pêche intensive et du braconnage, notamment lors de sa période reproductive.
- Le chabot du Lez : ce poisson est uniquement présent dans le fleuve le Lez qui se trouve dans l’Hérault.
Les amphibiens ne sont pas non plus en reste. Il y a totuefois actuellement qu’une seule espèce d’amphibien qui soit vraiment en menace d’extinction : le crapaud sonneur à ventre jaune. Il s’agit d’une espèce qui fréquente principalement les zones très végétalisées avec des eaux peu profondes et stagnantes. L’urbanisation et l’aménagement des points d’eaux tendent à réduire son territoire naturel.
En France, 28% des espèces de crustacés pourraient disparaître. Cette disparition est liée à trois phénomènes distincts, susceptibles toutefois de s’additionner :
- La pêche intensive
- L’introduction d’espèces étrangères de crustacés en provenance d’un autre milieu marin, très souvent nord-américain.
- Le développement de maladies. La peste des écrevisses s’est ainsi développée avec l’introduction d’écrevisses américaines. Elle a causé l’effondrement des populations d’écrevisses des torrents, dont l’espèce est désormais en danger critique, ainsi que la raréfaction de l’écrevisse à pattes rouges (en danger) et de l’écrevisse à pattes blanches (vulnérable).
Mammifères et reptiles
En France, on pouvait compter 11 espèces de mammifères en voie de disparition. Il s’agit de l’ours brun, le lynx boréal, le bouquetin des Alpes, le grand hamster, la grande noctule, le marsouin commun, le phoque moine, le cachalot, le rhinolophe de Méhely et la loutre d’Europe. A cette liste, on peut ajouter le loup gris, qui avait disparu au 19ème siècle, mais qui fut réintroduit en 1992 et dont la présence reste encore très fragile.
Les causes de leur disparition progressive sont dues principalement à l’activité de l’homme ou plus précisément à sa trop grande extension. En effet, avant la révolution industrielle, lorsqu’un groupe d’hommes arrivaient sur un territoire, on assistait alors à une vague d’extinction d’espèces (comme en Australie), généralement les animaux plus gros que l’homme. Cependant, au bout d’un certain temps, l’environnement retrouvait un certain équilibre entre l’habitat humain et le milieu naturel. L’arrivée de la révolution industrielle et du boom démographique ont fragilisé cet équilibre au détriment du milieu naturel (mais également de l’homme qui reste un animal). Ainsi, la croissance urbaine, la déforestation, la pollution des sols, la chasse excessive des animaux carnivores afin de protéger les troupeaux d’élevage de plus en plus grand, entre autres choses, ont entraîné une chute drastique des populations de ces animaux.
Les reptiles n’échappent pas non plus à cette vague de disparition. Par exemple, on constate une très forte diminution de vipères dans les bocages de la Loire-Atlantique. Cette situation est principalement due à la mécanisation du paysage qui a entraîné la diminution des chênes têtards, le comblement des mares agricoles et l’assèchement de quasiment toutes les zones humides.
Les oiseaux
Selon les statistiques de la liste rouge de l’UICN, près de 32% d’espèces d’oiseaux nicheurs ont disparu de l’ensemble du territoire. En outre, ce sont surtout les régions ultra-marines qui sont le plus touchées comme la Réunion. En effet, cette dernière a vu un tiers de sa population d’oiseaux disparaître.
Cependant, cette disparition est assez spécifique, car s’il est vrai que globalement la diversité s’effondre, le nombre d’oiseaux lui, ne s’effondre pas pour autant. Ce sont surtout, les oiseaux occupant une niche écologique spécifique telle que la pie-grièche à poitrine rose qui disparaît au profit des oiseaux généralistes tels que les pigeons, le geai des chênes, la mésange bleue, etc…
Globalement, la situation de la faune en France va en se détériorant. Cependant, il est encore temps de réagir, par exemple en formant des associations bénévoles pour sensibiliser les citoyens à ces thématiques et ainsi, mieux agir.