Dans le contexte actuel de crise environnementale, la question de la protection de la nature est plus que jamais cruciale. Le Parlement européen, véritable pionnier dans la mise en place de politiques environnementales ambitieuses, vient de mettre en exergue une réalité souvent tue : la survie de la nature a un prix. Cet article se penche sur les récents développements au sein de l’institution européenne et explore la manière dont elle envisage de monétiser et de valoriser la préservation de l’environnement, dans le but de renverser la vapeur face au déclin alarmant de la biodiversité.
La nature crie à l’aide : un avertissement bruyant et visible
La nature lance un cri d’alerte. Nous sommes témoins de phénomènes météorologiques extrêmes sans précédent : canicules record, orages violents, incendies de forêts gigantesques, déclin des abeilles, assèchement des nappes phréatiques, inondations dévastatrices, disparition des papillons, fonte rapide des glaciers en Suisse, villes espagnoles devenues invivables, rivières asséchées en Italie, stress thermique extrême en France… Ces catastrophes, bien au-delà des prévisions des experts, sont le reflet de l’incapacité politique à contrer la surexploitation de la nature.
Le Parlement européen face à un choix crucial : le projet sur la « restauration de la nature »
Le projet de réglementation sur la « restauration de la nature », présenté au vote du Parlement européen ce mercredi, prend une importance capitale. Le règlement vise à rétablir 30% des zones reconnues comme dégradées d’un point de vue biodiversité d’ici 2030. Il faut admettre que c’est un texte minimaliste, déjà délesté d’articles considérés comme trop absolus et de délais jugés trop stricts. Cependant, il risque d’être rejeté par une poignée de voix populistes de droite et d’extrême droite, ainsi que par tous les parlementaires français de LR à Strasbourg. Ces derniers réagissent aux signaux de leurs électeurs, qui aimeraient que cette série apocalyptique se termine d’elle-même.
Le coût de la préservation de la nature : une vérité difficile à accepter
Il serait plus honnête de reconnaître que la lutte pour la survie de la nature a un coût, mais que ce coût pourrait être cent fois plus élevé si nous restons inactifs. Cependant, dire cette vérité semble au-delà de la capacité de ces élus, qui sont déterminés à bloquer le projet. « Le monde nous regarde« , a rappelé le commissaire européen à l’Environnement, Virginijus Sinkevicius, à la veille du vote. On peut imaginer l’impact dévastateur qu’un rejet de cette loi aurait sur les négociations environnementales de l’UE avec la Chine et les États-Unis. Par contre, on n’ose même pas envisager son effet sur nos sols, nos lacs et nos forêts, ou du moins ce qu’il en reste.